La justice ivoirienne a condamné ce mardi à 12 mois de prison et à une amende de 300.000 F CFA, l’ancien ministre ivoirien de la Jeunesse et des Sports, Alain Lobognon, poursuivi pour «diffusion de fausses nouvelles», «incitation à la haine» et «trouble à l’ordre public».
Il était reproché au député proche de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne, d’avoir annoncé le 9 janvier sur les réseaux sociaux, que le parquet avait émis un mandat d’arrêt contre le député Jacques Ehouo, une information immédiatement démentie par le procureur de la République, Richard Adou.
Pourtant, le député jacques Ehouo, convoqué par la police économique, a finalement été inculpé le 10 janvier dans la soirée, sans mandat de dépôt, pour «détournements de deniers publics, faux et usage de faux, et blanchiment d’argent».
Pour le procureur de la République, l’information «erronée» de M. Lobognon a engendré des «manifestations» créant un «trouble à l’ordre public». Alain Lobognon a donc été entendu le 15 janvier, puis placé sous mandat de dépôt et déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan.
Ce mardi, le député a comparu sans ses avocats. Ils ont quitté l’audience après avoir relevé trois exceptions, toutes rejetées par le parquet, notamment l’immunité parlementaire qui protège le député.
L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), une institution qui regroupe 87 parlements dans le monde, avait appelé, le 19 janvier, au respect de l’immunité parlementaire de l’ensemble des députés ivoiriens et demandé la libération du député Alain Lobognon.