Les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont défendu chacun leur vision des droits humains, lors de la visite du président français en Egypte, destinée à renforcer le «partenariat stratégique» entre les deux pays.
Plusieurs ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), avaient mis la pression sur le chef de l’Etat français en l’appelant lundi à «délivrer un discours fort sur la situation catastrophique des droits humains» en Egypte, et d’exiger «la libération de tous les prisonniers injustement détenus».
Alors qu’en octobre 2017, lorsqu’il avait reçu son homologue égyptien à Paris, Macron avait refusé de lui «donner des leçons» e matière de respect des droits de l’homme, ce qui avait été dénoncé avec force par ces organisations, le président français a cette fois estimé que «les choses ne sont pas allées dans la bonne direction» en Egypte, car des «blogueurs, des journalistes et des activistes» ont été emprisonnés.
Or, «la stabilité et la paix durable vont de pair avec le respect des libertés de chacun, de la dignité de chacun et d’un Etat de droit», a-t-il soutenu, ajoutant qu’une «société civile dynamique, active, inclusive reste le meilleur rempart contre l’extrémisme et une condition même de la stabilité».
«N’oubliez pas que nous sommes dans une région troublée», lui a répondu Abdel Fattah al-Sissi, arrivé au pouvoir en 2013, deux ans après le Printemps arabe.
Pour l’ex-chef de l’armée égyptienne, «nous ne sommes pas comme l’Europe ou comme l’Amérique (…), on ne peut pas imposer à toutes les sociétés un seul chemin».
Outre les droits Humains, la visite a donné lieu à la signature d’une trentaine d’accords et de contrats commerciaux, pour près d’un milliard d’euros dans les domaines des transports, des énergies renouvelables, de la santé ou de l’agroalimentaire.
Il s’agit notamment d’un protocole d’accord entre Vinci et les autorités égyptiennes pour la construction de 5,6 km de tunnel pour le métro du Caire.
Paris espère également profiter des appels d’offre pour la construction de la nouvelle capitale administrative égyptienne, à l’est du Caire, que les deux dirigeants ont brièvement visité dans l’après-midi de lundi.