Le président de la Cour suprême du Nigeria, Walter Onnoghen, se présentera de nouveau devant les juges le 4 févier prochain, pour la suite de son procès pour fraude dans la déclaration de ses biens.
Il est poursuivi depuis deux semaines déjà par le tribunal du code de conduite (CCT), spécialisé pour juger des questions éthiques, pour avoir dissimulé «plusieurs comptes bancaires en dollars, en euros et en livres sterling». La justice a rejeté mercredi dernier, un recours en appel du juge suprême.
Le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, l’a suspendu sans attendre son audition, provoquant la colère de l’opposition et du monde de la justice, qui ont dénoncé une dérive autoritaire et un «coup d’Etat contre l’appareil judiciaire». Certains parlent même d’une manœuvre visant à «se débarrasser du juge suprême», notoirement critique du pouvoir actuel.
En tant que président de la Cour suprême, M. Onnoghen aurait été amené à se prononcer sur d’éventuels contentieux relatifs à l’élection présidentielle du 16 février prochain. Et le président sortant n’est visiblement pas favori pour ce scrutin.
Le principal adversaire de Buhari dans cette course, à savoir l’ancien vice-président Atiku Abubakar, accusait depuis le début de l’affaire, l’administration Buhari de «faire pression sur une institution gouvernementale indépendante et autonome pour faire démissionner Onnoghen ou le mettre à l’écart».