L’autorité de régulation des médias en Ouganda a ordonné ce mercredi 6 février au principal quotidien indépendant du pays, le «Daily Monitor», de fermer son site internet, accusé d’exercer dans l’illégalité.
L’autorité de tutelle reproche à ce quotidien de ne pas avoir enregistré ni obtenu d’autorisation pour son site internet, conformément à une nouvelle loi en vigueur depuis 2018, ajoutant que le site est donc fermé jusqu’à régularisation de sa situation.
Cette fermeture fait débat dans le pays, car le Daily Monitor n’en est pas à ses premiers déboires avec les autorités de tutelle. En 2013 par exemple, ses locaux avaient été fermés par la police pendant 11 jours, après la publication d’un article évoquant la succession du président Museveni en faveur de son fils, Muhoozi Kainerugaba.
Pour l’opinion locale, la nouvelle sanction essuyée par le journal est la conséquence d’un récent article qu’il a publié en défaveur de la présidente de l’Assemblée nationale, Rebecca Kadaga, une proche du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. Mais l’autorité de régulation des médias nie tout lien entre sa décision et cet article.
L’Ouganda est souvent cité parmi les pays où la liberté d’expression n’est pas respectée. En juillet 2018, un controversé projet de loi visant à imposer une taxe sur l’utilisation des réseaux sociaux avait suscité l’ire des utilisateurs.
Une manifestation de protestation organisée à cette occasion, avait été violemment réprimée par les forces de l’ordre. Avec cette taxe, Kampala affirmait vouloir lutter contre les conséquences du «bavardage» en ligne et accroître les revenus pour le fonctionnement des services publics.