Le président du Burkina Faso, Roch Christian Kabore a procédé en fin de semaine dernière, à un vaste remaniement à la tête de son armée, au moment où le pays fait face à une inquiétante recrudescence des attaques djihadistes.
Le chef d’état-major général des armées nommé il y a un mois par décret présidentiel, a été de nouveau remplacé par le colonel Gilles Bationo, âgé de 60 ans. Il était jusque-là commandant de la première région militaire (nord).
Le colonel-major Oumarou Sawadogo a été nommé commandant du Groupement central des armées, organe chargé de la logistique. Trois colonels ont été portés à la tête des trois régions militaires du pays (nord, ouest et centre), tandis que trois autres ont été nommés chefs de division (opérations, formations et renseignements) auprès de l’état-major général des armées.
Le Burkina Faso fait face depuis plusieurs mois à une explosion des violences sans précédent, attribuées à des groupes djihadistes. Principales cibles de ces attaques, les forces de l’ordre ont du mal à les éradiquer, malgré leurs opérations menées régulièrement contre ces groupes armés.
Trois attaques ont été perpétrées dans le pays rien que durant la semaine écoulée. L’une a eu lieu le lundi à Kain, dans le nord du pays à la frontière avec le Mali, faisant 14 morts parmi les civils.
Le lendemain, alors que le président Kabore recevait ses homologues du G5 Sahel pour un sommet consacré à la lutte antiterroriste, cinq gendarmes ont perdu la vie dans une nouvelle attaque.
Jeudi, deux civils ont été tués dans une attaque contre une brigade de la gendarmerie à Kongoussi, dans le nord. Début janvier, le président a dû remplacer les ministres de la Défense et de la Sécurité, contestés par l’opposition et la société civile.