Les autorités camerounaises et les séparatistes de la zone anglophone se rejetaient mardi, la responsabilité d’un incident déclenché dans la nuit du 10 au 11 février qui a ravagé une partie d’un hôpital de Kumba (Sud-Ouest), faisant quatre morts parmi les patients et d’importants dégâts matériels.
Pour le gouvernement camerounais, l’incendie de l’hôpital du district de Kumba a été perpétré par «une horde de rebelles sécessionnistes», évaluée à une vingtaine d’individus, selon leur communiqué publié le 12 février.
Une accusation démentie par des milices ambazoniennes, notamment la Southern Cameroon Activists Front (Scaf), qui rejette la faute sur les soldats de l’armée camerounaise.
Selon cette faction, la lente réaction des sapeurs-pompiers, dont une unité se trouve à proximité de l’hôpital, illustrerait que l’incendie ait été commis par l’armée.
Selon le bilan officiel dressé par les autorités camerounaises, sept véhicules ont également été brûlés ainsi que la résidence du personnel, le bloc opératoire, la maternité et la salle de médecine générale.
Le gouvernement, qui a fermement condamné « cet acte barbare d’une extrême cruauté », a promis de tout mettre en œuvre pour garantir la paix et la sécurité des personnes dans les régions anglophones.
Kumba, à environ 70 km au nord de la capitale régionale Buea, est l’une des villes les plus touchées par le conflit entre l’armée et des séparatistes qui réclament l’indépendance des deux régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Les séparatistes ont menacé ces dernières semaines de s’en prendre aux célébrations du 11 février, date du référendum qui a réuni francophones et anglophones camerounais en 1961 et que Yaoundé a transformé en 1966 en «fête de la Jeunesse». Depuis début février, au moins quatre personnes ont été tuées à Buea.
Dans cette zone, depuis fin 2017, des combats opposent régulièrement les forces de sécurité à des groupes épars de séparatistes armés qui, cachés dans la forêt équatoriale, attaquent les gendarmeries et les écoles et multiplient les kidnappings.
Selon l’ONU, 437.000 personnes ont été déplacées par le conflit dans les régions anglophones, et plus de 32.000 autres ont fui au Nigeria voisin.