Le président tchadien Idriss Déby Itno a dénoncé mercredi «un grave problème» intercommunautaire dans l’est du Tchad lors d’une visite à Abéché, capitale régionale du Ouaddaï, rapporte mercredi la Radio nationale tchadienne.
Depuis plusieurs dizaines d’années, l’Est tchadien est en proie à des conflits entre différentes communautés: d’un côté, les autochtones ouaddaïens, agriculteurs, et de l’autre, des tribus arabes, éleveurs.
Le chef de l’Etat a déclaré dans un discours dont la radio d’Etat a fait un compte-rendu mercredi après-midi, que «l’’heure de la vendetta est terminée». «Se rendre justice représente une défaillance de la justice qui doit s’assumer. Je prends désormais les choses en main», a lancé Idriss Déby, selon la radio nationale.
Le président tchadien a aussi annoncé la saisie de toutes les armes détenues par des civils dans la région, dont les propriétaires seront «jugés et condamnés».
Il a demandé aux forces de sécurité de mettre fin «par tous les moyens» à ces violences, les autorisant notamment à «faire usage de leurs armes quand ils sont l’objet de tirs».
Le déplacement du président Déby intervient quelques jours après la percée de rebelles armés menés par son neveu. A la demande de N’Djamena, la France a annoncé avoir procédé à trois reprises à des frappes aériennes de Mirage 2000 contre une colonne de reblles tchadiens à bord de pick-up en provenance du sud libyen.
Devant l’Assemblée nationale française mardi, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a justifié l’intervention militaire française par la décision d’avorter une tentative de «coup d’État» qui se préparait contre le pouvoir tchadien en place à N’Djamena.
L’est et le nord-est tchadien, frontaliers du Soudan, ont longtemps été des bases arrières de rebellions qui cherchaient à s’emparer du pouvoir au Tchad. En 2008, la colonne rebelle qui avait échoué aux portes du palais présidentiel dans une tentative de putsch était venue du Soudan, via l’est tchadien.