Le Conseil de sécurité de l’ONU a exhorté mercredi, les parties au conflit en Centrafrique à appliquer «de bonne foi et sans retard» l’accord de paix conclu il y a une semaine, un accord qui prévoit un gouvernement inclusif, un cessez-le-feu immédiat et d’accélérer la réconciliation et la justice.
«Les membres du Conseil de sécurité exhortent les parties en Centrafrique à appliquer l’accord de paix de bonne foi et sans retard », souligne une déclaration adoptée à l’unanimité par les quinze membres de l’instance.
Le Conseil «réaffirme aussi son soutien au président Faustin-Archange Touadéra et l’encourage à cimenter et à élargir l’adhésion nationale à l’accord de paix» et réclame à «tous les groupes armés de cesser toute violence à l’égard des civils, des Casques bleus et des personnels humanitaires ainsi que toute restriction à la liberté de mouvement et à l’acheminement de l’aide humanitaire».
Le Conseil de sécurité souligne enfin la nécessité «de tenir pour responsables ceux ayant commis des violations et des abus aux droits humains» afin de contribuer à une «réconciliation nationale».
Cet accord de paix, le 8ème depuis le début de la crise en 2013 en RCA, prévoit la mise en place sous 90 jours, d’une Commission vérité, justice, réparation et réconciliation (CVJRR) et des patrouilles communes entre les groupes armés et l’armée régulière.
Les groupes armés sont issus de l’ex-rébellion hétéroclite de la Séléka, en majorité composée de musulmans et qui a renversé le président François Bozizé en 2013, et des milices d’autodéfense chrétiennes les antibalaka.
Ancienne colonie française classée parmi les pays les plus pauvres au monde, la Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants, est cependant riche en diamants, or et uranium.
Les groupes armés, qui contrôlent 80% du territoire, s’y affrontent pour le contrôle de ces richesses. Ils s’opposent régulièrement aux quelque 12.000 soldats et policiers de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) qui tente en vain d’empêcher les violences.