Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a décidé, ce lundi, de suspendre l’installation en cours du nouveau Sénat et de repousser la tenue de l’élection des Gouverneurs de province.
Cette décision a été annoncée à l’issue d’une réunion interinstitutionnelle, en réponse aux contestations qui ont suivi la proclamation des résultats des élections sénatoriales.
Ces résultats rendus publics vendredi dernier, ont donné une très large avance au Front commun pour le Congo (FCC), la coalition du président sortant, Joseph Kabila qui a été créditée d’une confortable majorité de 80 sièges de sénateurs, contre trois à «Cap pour le changement», la coalition de Félix Tshisekedi.
Samedi dernier, des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir, ont protesté contre ces résultats au cours de manifestations émaillées de violences.
Outre la suspension de l’installation des sénateurs élus et le report sine die de l’élection des Gouverneurs, le chef de l’Etat congolais a également ordonné au procureur de la République d’ouvrir des enquêtes sur les soupçons de corruption qui pèsent sur l’élection des sénateurs, en vue d’«aboutir à la sanction des corrompus et corrupteurs».
Dans la classe politique congolaise, ces mesures sont diversement appréciées. Les leaders du FCC, parlent de «la violation des articles 114 et 211 de la Constitution» et accusent l’UDPS de vouloir «brader l’alinéa 2 de l’article 69 de la Constitution».
Pour le secrétaire général adjoint de l’UDPS en charge de la mobilisation, implantation et communication, Augustin Kabuya, il s’agit plutôt de «décisions responsables pour la paix et la stabilité des institutions de notre pays», un avis partagé par l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ.