Le Président récemment déchu du Soudan, Omar el-Béchir a été déféré dimanche, devant le parquet en charge des affaires de corruption à Khartoum, où il sera poursuivi pour «possession de devises étrangères, corruption et réception de cadeaux de manière illégale».
Ces chefs d’accusation ont été notifiés à l’accusé devant ses avocats, et il comparaîtra bientôt dans ce dossier, a confié un responsable du parquet, Aladdin Dafallah.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire en 1989, El-Béchir a été destitué et arrêté par l’armée le 11 avril 2019 à Khartoum, sous la pression d’un mouvement de contestation inédit déclenché en décembre au lendemain du triplement du prix du pain.
Le Soudan est dirigé depuis par un Conseil militaire de transition (CMT) décrié par la population qui réclame que cette transition soit conduite par des autorités civiles.
Le 21 avril, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil militaire de transition avait affirmé que l’équivalent de plus de 113 millions de dollars avaient été saisis en liquide à la résidence du président déchu à Khartoum. Or, en décrétant l’état d’urgence le 22 février face à la contestation populaire, l’ex-président avait rendu illégale la possession de l’équivalent de plus de 5.000 dollars en devises.
Omar el-Béchir fait aussi l’objet de poursuites pour les meurtres de manifestants durant la répression de la contestation. Il est également visé par des mandats d’arrêt par la Cour pénale internationale (CPI) qui veut le voir répondre de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis lors du conflit au Darfour (ouest), qui a fait près de 300.000 morts selon l’ONU. Mais les militaires au pouvoir ont assuré qu’ils ne comptaient pas le transférer au tribunal international.