Un accord a été finalement trouvé entre les militaires et les civils au Soudan, sur la direction de l’autorité de transition devant conduire le pays jusqu’aux prochaines élections présidentielles.
Grâce à une médiation de l’Ethiopie et de l’Union africaine (UA), le Conseil militaire et l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation populaire au Soudan, ont convenu d’un partage du pouvoir entre militaires et civils après des mois de tension.
«Les deux parties se sont mises d’accord sur l’instauration d’un conseil souverain, avec une alternance entre les militaires et les civils, pour une période de trois ans ou un peu plus», a annoncé ce vendredi lors d’une conférence de presse, le médiateur de l’UA, Mohamed El-Hacen Lebatt.
Le plan de transition établi par les médiateurs prévoit que l’instance dirigeante du Soudan devait initialement être présidée par un militaire pendant 18 mois, avant qu’un civil ne prenne la relève jusqu’à la fin de la transition.
Le numéro deux du Conseil militaire, le général Mohammed Hamdan Daglo a salué cet accord, et rassuré «toutes les forces politiques et tous ceux qui ont participé au changement, que cet accord sera complet, il n’exclura personne et inclura toutes les ambitions du peuple» soudanais.
Cette reprise du dialogue et l’accord qui en a découlé interviennent dans un contexte tendu, après la dispersion dans le sang le 3 juin d’un sit-in de manifestants devant le QG de l’armée à Khartoum.
Les deux camps se sont d’ailleurs mis d’accord pour «une enquête minutieuse, transparente, nationale et indépendante, sur tous les incidents violents malheureux qu’a connu le pays ces dernières semaines», a souligné M. Lebatt.