Le Nigeria, première économie en Afrique, a finalement accepté de rejoindre la Zone de libre-échange commerciale (ZLEC) de l’Union africaine (AU). Son président, Muhammadu Buhari a paraphé l’accord lors du sommet de l’UA ce dimanche à Niamey, Niger.
Le Nigeria a longtemps hésité à rejoindre ce projet. Le président Muhammadu avait déclaré qu’il a besoin davantage de concertations avec les acteurs économiques de son pays avant d’y adhérer. Depuis lors, l’organe public chargé des négociations commerciales au Nigeria a déclaré avoir consulté 27 organisations du pays, dont des syndicats de travailleurs.
L’arrivée du Nigeria dans la ZLEC devrait aider à l’atteinte des objectifs, notamment celui d’accroitre le commerce intra-africain qui est actuellement à la traîne par rapport au volume du commerce du continent avec l’Europe.
Pour l’économiste Mayeni Jones, le Nigeria a beaucoup à gagner à avoir un accès accru de ses biens et services au marché africain qui va s’agrandir, même si nombre d’acteurs économiques consultés craignent qu’une intégration régionale accrue n’entraîne une concurrence déloyale pour les emplois et les biens qu’ils produisent.
La ZLEC a été officiellement mise en œuvre ce dimanche. Sa première étape va consister à réduire les droits de douane sur les marchandises en provenance des pays de l’UA. Mais aucun calendrier n’a encore été fixé pour réaliser cette étape.
Au total, 27 pays africains ont déjà ratifié l’accord sur les 55 que compte le continent. Ce projet phare de l’UA aspire à créer un continent exempt de droits de douane qui puisse faire progresser les entreprises locales, dynamiser le commerce intra-africain, stimuler l’industrialisation et créer davantage d’emplois, selon les initiateurs.
La ZLEC est également considérée comme la plus grande zone de libre-échange du monde. Elle concerne plus de 1,2 milliard de personnes et représente un produit intérieur brut global de 2.500 milliards de dollars.