De nouveaux billets de banque sont entrés en circulation cette semaine en Gambie, avec comme grand changement, la disparition des effigies de l’ancien chef de l’Etat, Yahya Jammeh.
Ces nouvelles coupures du 50, 100 et 200 Dalasis, la monnaie locale, ont été officiellement mises en circulation mardi par la Banque centrale gambienne.
En lieu et place des portraits de l’ancien président Jammeh, figure désormais soit un oiseau sur l’une des faces tandis que, sur l’autre, sont représentés un cercle de mégalithes, typique de cette région d’Afrique de l’Ouest, soit un pêcheur ou encore un riziculteur.
Pour le défenseur gambien des droits humains, Madi Jobarteh, ce changement valait la peine, car, estime-t-il, «une monnaie n’est pas une propriété personnelle et ne devrait pas arborer le visage d’un président en exercice». Mais il est un peu déçu du fait que «les héros de l’indépendance» de cette ancienne colonie britannique ne figurent pas sur les nouveaux billets de banque.
Arrivé au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, Yahya Jammeh s’était fait élire en 1996 et puis réélu sans interruption jusqu’à sa défaite en décembre 2016 face à l’opposant Adama Barrow. Il a quitté le pays et trouvé refuge en Guinée équatoriale en janvier 2017, à la suite d’une intervention militaire et diplomatique régionale.
Une «Commission Vérité et Réconciliation» a été mise en place pour panser les plaies de l’ère Jammeh. Devant cette Commission qui a débuté ses activités en janvier, plusieurs hommes de main de Yahya Jammeh ont reconnu avoir commis des atrocités sous les ordres du chef de l’Etat. Des femmes ont aussi témoigné avoir été victimes d’abus sexuels de la part de l’ex-dirigeant ouest-africain et de ses collaborateurs.