L’ex-président du Soudan, Omar el-Béchir, doit comparaître ce lundi 19 août devant la justice, pour répondre des accusations de corruption portées contre lui après son éviction du pouvoir en avril dernier.
Sous bonne escorte d’un convoi militaire, le dirigeant déchu est arrivé ce matin au tribunal de Khartoum, la capitale soudanaise, pour ce procès qui devait s’ouvrir le samedi 17 août, mais a été reporté sine die.
Omar el-Béchir a été évincé du pouvoir par son armée le 11 avril 2019, après une longue série de manifestations dans les rues du pays, appelant à sa démission.
L’équivalent de 113 millions de dollars en devises étrangères et livres soudanaises avait été saisi dans l’une de ses résidences à Khartoum, quelques jours après sa destitution.
Après son éviction, le Soudan tente de s’organiser pour une période de transition qui devrait durer trois années. Le Conseil militaire de transition (CMT) qui a pris les rênes du pays après la chute du président El-Béchir, est contesté par les manifestants civils qui réclament que le pouvoir soit transmis à une autorité civile.
Le CMT et l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation populaire, sont finalement parvenus à un accord sur la gestion de cette période de transition. Beaucoup espèrent voir l’ex-président Omar el-Bechir répondre de ses actes et «crimes» lorsqu’il dirigeait le pays.
Mi-juin, la procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI), Fatou Bensouda, avait plaidé devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour un jugement de l’ex-président soudanais devant la justice internationale.