Au Burkina Faso, la justice militaire a rendu ce lundi son verdict dans le procès marathon pour le putsch manqué de 2015 qui a visé le gouvernement de transition alors dirigé par Michel Kafando.
Les deux cerveaux présumés de cette opération, les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, ont été condamnés respectivement à des peines de vingt ans et dix ans de prison. Le parquet avait requis la prison à vie contre eux.
Le Général Diendéré, ancien bras droit de l’ex-président Blaise Compaoré, a été reconnu coupable d’«attentat à la sûreté de l’Etat» et de «meurtre». Djibrill Bassolé est pour sa part, reconnu coupable de «trahison».
Les militaires membres du commando qui avait arrêté les membres du gouvernement de transition pendant ce coup de force raté ont aussi été condamnés à raison de dix-neuf ans de prison pour l’adjudant-chef Eloi Badiel, considéré comme le chef des opérations du putsch, dix-sept ans pour l’adjudant-chef Nébie, dit «Rambo», qui avait reconnu avoir mené le groupe, et quinze ans pour les autres. Quant au lieutenant-colonel Mamadou Bamba, qui avait lu à la télévision le communiqué des putschistes, il a été condamné à dix ans de prison, dont cinq avec sursis. Six autres présumés ont été acquittés.
Le 16 septembre 2015, une unité d’élite de l’armée burkinabè, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), avait arrêté le gouvernement de transition mis en place près d’un an plus tôt après la chute de Blaise Compaoré. Le coup de force du RSP, garde prétorienne du régime Compaoré, avait été mis en échec une douzaine de jours après par la population et des unités loyalistes de l’armée. L’opération avait fait 14 morts et 270 blessés.