Le contentieux électoral a commencé au Mozambique où l’opposition conteste déjà les élections dont les premiers résultats sont favorables au président sortant, Filipe Nyusi et son parti le Front de libération du Mozambique (Frelimo).
Les premiers chiffres de la Commission électorale mozambicaine (CNE) créditent le président Filipe Nyusi de 75% des suffrages, bien loin devant le chef de la Renamo, Ossufo Momade, crédité de 20% des voix.
Et l’opposition n’a pas tardé à réagir, appelant à l’annulation des élections générales du 15 octobre, car, accuse-t-elle, le gouvernement aurait violé un accord de paix en recourant à la violence et à des actes d’intimidation le jour du scrutin.
«Le Front de libération du Mozambique (Frelimo) (…) a violé l’accord de cessation des hostilités qui dit qu’il ne faut pas commettre d’actes de violence et d’intimidation dans la poursuite d’objectifs politiques», a écrit la Résistance nationale du Mozambique (Renamo, opposition) dans un communiqué.
Elle révèle que malgré le calme apparent dans lequel s’est déroulé le vote du 15 octobre, il y a eu des «arrestations arbitraires d’agents et des électeurs qui ont essayé de se plaindre de tout, du bourrage d’urnes électorales, n’ont pas été en mesure d’exercer leur droit de vote».
La Renamo affirme également que certains de ses délégués ont été arrêtés après avoir surpris des organisateurs du scrutin qui distribuaient aux électeurs, plus d’un bulletin de vote pour le Frelimo.
Trois jours après ces élections, les corps criblés de balles de la dirigeante de la Ligue des femmes de la Renamo et de son mari ont été retrouvés dans la province de Tete (ouest), a annoncé le représentant local de ce parti, Evaristo Sixpense.
Leur disparition avait été signalée à la veille du scrutin. De quoi fragiliser l’accord de paix signé en août dernier entre le gouvernement et la Renamo, censé mettre fin aux affrontements, récurrents depuis plus de quarante ans entre pouvoir et rébellion armée.