La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de trouver une solution à la fermeture des frontières du Nigeria avec ses voisins immédiats notamment le Bénin et le Niger, qui en pâtissent au plan économique il y a déjà deux mois.
Le général Salou Djibo, président de la Task Force de la CEDEAO pour la libre circulation s’est rendu ce lundi au poste-frontalier Sèmè-Kraké entre le Bénin et le Nigeria, pour constater les effets de cette fermeture décidée unilatéralement par Abuja le 20 août dernier.
Il a fait un sombre constat sur place où il du observer de longues files d’attente de camions chargés de marchandises bloqués à la frontière, les activités commerciales quasiment à l’arrêt et des commerçants désemparés.
L’émissaire de la CEDEAO a échangé avec l’Administration qui gère le flux des passagers des véhicules, notamment la douane et la police, ainsi que les représentants des camionneurs bloqués à la frontière depuis plus de deux mois. Il a promis en rendre compte «à qui de droit» afin qu’une approche de solution soit trouvée.
Le Nigeria justifie cette fermeture par la nécessité de lutter contre l’entrée sur son territoire de produits de contrebande interdits comme le riz, le carburant et les voitures d’occasion. Le 1er novembre dernier, Abuja a annoncé qu’elle allait maintenir sa position jusqu’au 31 janvier 2020.
L’impact de cette fermeture sur les recettes du Bénin n’a pas encore été officiellement chiffré, mais quand on sait que le poste douanier de Kraké enregistre normalement des recettes mensuelles de l’ordre de 300 millions de francs CFA, et que ce poste n’a prélevé aucune recette depuis deux mois, on se fait rapidement une idée des dégâts sur l’économie béninoise.
Et les autres pays sur le corridor Abidjan-Lagos ressentent aussi les mêmes effets de cette situation, le Nigeria étant un grand fournisseur de leurs marchés, avec comme porte d’entrée, le Bénin.