La Zambie vient d’assouplir sa loi contre la consommation du cannabis, en donnant son accord de principe pour sa culture, son traitement et son exportation «à des fins économiques et médicinales».
Lusaka ne donne aucun détail sur les raison de ce curieux virement puisque la culture et la possession de marijuana étaient strictement interdites, et même passibles de peines de prison. Le ministère de la Santé «précisera ultérieurement les conditions de délivrance des autorisations nécessaires» pour cette exploitation, a indiqué sa porte-parole, Dora Siliya.
Mais une chose est sure, selon les analystes, c’est que le cannabis est devenu une manne économique, et la Zambie ne pourrait que s’en sortir gagnante.
Le président du Parti vert de l’opposition zambienne, Peter Sinkamba, qui préconise l’exportation du cannabis depuis 2013, a d’ailleurs salué cette décision qui pourrait, selon lui, rapporter à la Zambie «jusqu’à 36 milliards de dollars par an».
Lusaka rejoint donc une mouvance qui ne voit plus le cannabis comme une drogue mais comme une plante bénéfique à la santé, et au portefeuille national.
Selon l’African Cannabis Report citant une étude détaillée, l’industrie africaine du cannabis légal pourrait rapporter plus de 7,1 milliards de dollars par an d’ici à 2023 si une législation est introduite dans certains principaux marchés du continent.
Le Lesotho, enclavé au cœur de l’Afrique du Sud, a fait ce choix et est devenu en 2017, le premier pays africain à autoriser la culture du cannabis médicinal. Et cette manne est aujourd’hui la troisième source de revenus du pays, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).