La Turquie a entamé l’envoi de ses soldats en Libye, en application d’une motion approuvée dans ce sens la semaine dernière, par son parlement.
Une première vague de militaires turcs est donc en route pour la Libye, a confirmé ce dimanche le président Recep Tayyip Erdogan, confiant à la presse, que «nos militaires partent progressivement pour la Libye. Ils s’y occuperont de la coordination. Notre but: soutenir le gouvernement légitime».
Le gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, reconnu par l’Organisation des nations unies (ONU), est confronté depuis avril 2019 à une offensive des troupes du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, qui cherche à prendre le contrôle de la capitale, Tripoli.
Le GNA avait fait appel à l’aide turque pour contenir cette menace. L’appui militaire turc devrait être «aérien, terrestre et maritime» pour dévier l’adversaire, précise-t-on à Ankara.
La décision du Parlement turc d’autoriser cette intervention militaire en Libye a suscité une «grave inquiétude» à l’Union européenne et conduit le président américain Donald Trump à mettre en garde Ankara contre toute «interférence étrangère» en Libye.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également mis en garde, sans mentionner explicitement la Turquie, contre les dangers de «tout soutien étranger aux parties en guerre» en Libye.
Par ailleurs, le Parlement libyen installé à Bengazi et qui ne reconnaît pas la légitimité du GNA, a voté samedi, «à l’unanimité la rupture des relations avec la Turquie», selon son porte-parole, Abdallah Bleheq.
Il a aussi approuvé «l’annulation des mémorandums de sécurité et de coopération militaire (…) entre le gouvernement» de Fayez el-Sarraj et Ankara.
Les élus de Benghazi ont par ailleurs demandé à ce que Fayez el-Sarraj, le chef du GNA, soit jugé pour «haute trahison» en raison de sa demande d’une aide militaire turque.