Réunis hier lundi à Pau, en France, les présidents des pays du G5 Sahel se sont entretenus pendant près de trois heures avec leur homologue français Emmanuel Macron sur la situation au Sahel. Ils ont annoncé un renforcement de leur coopération militaire et ont clarifié leur position vis-à-vis de l’intervention française dans la région.
Les présidents des pays sahéliens ont exprimé leur « souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel » et plaidé « pour un renforcement de la présence internationale à leurs côtés ». Ils ont également fait part de « leur reconnaissance à l’égard de l’appui crucial apporté par les Etats-Unis » et souhaité que cet appui se poursuive, alors que Washington réfléchit à réduire sa présence militaire dans la région.
Les six présidents ont annoncé la mise en place d’un nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel, un nouveau cadre baptisé « coalition pour le Sahel » et qui rassemblera les pays du G5, la France et les autres pays partenaires.
Ce nouveau cadre sera structuré autour de 4 piliers : un premier pilier stratégique et mlitaire qui recentre les opérations militaires sur la région des trois frontières, entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger où se concentrent les attaques, un deuxième qui concerne la formation des armées sahéliennes, un troisième qui traite du retour de l’Etat et des administrations et un dernier consacré au développement.
L’objectif de la force Barkhane sera à présent de devenir une force rapide au profit des armées locales, de partager à la fois le renseignement et les missions, au sein d’une coalition la plus large possible incluant également la force Takouba. Les forces spéciales européennes désormais baptisées task force Takouba seront intégrées à Barkhane, la force française qui sera renforcée sur place avec 220 soldats supplémentaires qui viendront s’ajouter aux 4 500 déjà présents dans la région.
La France, qui a perdu 41 hommes au Sahel depuis sa première intervention en 2013, réclamait une « clarification » réclamé par Paris suite à la montée du sentiment anti-français dans la région après des accusations d’ingérence et de visées néocolonialistes. Un nouveau sommet associant les Etats du G5 Sahel et la France se tiendra en juin 2020 à Nouakchott, en Mauritanie.