Le président déchu de la Gambie, Yahya Jammeh, vient d’exprimer son désir de revenir dans son pays, trois ans après son départ pour l’exil en Guinée Equatoriale. Un projet auquel Banjul répond déjà par le négatif.
C’est à travers les réseaux sociaux que la nouvelle d’un possible retour de Yahya Jammeh en Gambie a circulé. Dans un audio qui se révèle être un enregistrement téléphonique entre l’ex-dirigeant et un responsable de son parti, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), il dit vouloir faire valoir son droit de rentrer au pays, et donne même des directives pour la tenue d’une manifestation de l’opposition ce jeudi, contre le président Adama Barrow.
Il exhorte ses partisans à réclamer des autorités le respect des engagements pris par les organisations africaines et l’ONU au moment de son départ contraint de Gambie. Ces instances s’étaient effectivement engagées à œuvrer avec le gouvernement gambien pour le respect de la sécurité et des droits de Yahya Jammeh, et notamment celui de rentrer en tant que citoyen et ancien chef de l’État. Ceci était un garanti pour que Yahya Jammeh accepte sa défaite en 2017 au profit d’Adama Barrow.
«Il faut appliquer l’accord, point final», affirme-t-il dans l’enregistrement téléphonique. Mais le gouvernement gambien, par la voix de son porte-parole, Ebrima Sankareh, dit ne pas savoir «de quel document parle M. Yahya Jammeh». «S’il revient sans autorisation, le gouvernement gambien ne peut pas garantir sa sécurité», a-t-il déclaré sur BBC.
Yahya Jammeh a dirigé la Gambie sans partage durant une vingtaine d’année. Il allégué à son successeur un pays exsangue économiquement. Trois ans après sa prise de pouvoir, le nouveau prédisent, Adama Barrow, fait à son tour face à une contestation, réclament qu’il tienne sa parole de quitter le pouvoir après trois ans.