La grande opération de nettoyage des abords immédiats de l’aéroport d’Abidjan a commencé ce jeudi, avec la destruction des habitations jugées «trop proches» de la zone.
Ce nettoyage fait suite à la découverte, il y a deux semaines, d’un jeune garçon mort dans le train d’atterrissage d’un vol Abidjan-Paris à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
L’enquête avait établi que le jeune garçon du nom de Barthélémy Ani Guibahi, avait escaladé la clôture de l’aéroport pour se dissimuler dans le train d’atterrissage de l’avion. Les autorités ivoiriennes avaient alors annoncé la création d’un périmètre de sécurité de 200 mètres de large autour de ce mur d’enceinte de l’aéroport.
Le quartier appelé Aérocanal a donc été investi ce jeudi matin par des policiers et gendarmes qui ont sommés les occupants des lieux de faire leurs bagages. Ils ont évacué leur logement à la hâte et, quelques dizaines de minutes plus tard, les bulldozers sont entrés en action de démolition.
Sur les lieux quasiment rasés à la mi-journée, la désolation était palpable. «On se disait qu’on était chez nous et un matin, comme ça, ils sont venus tout détruire. Actuellement, on n’a rien. On va dormir dehors avec nos enfants, comme des moutons. On ne sait pas où aller», s’alarme l’un des habitants délogés, dont la plupart estime ne pas savoir que la zone était inconstructible.
Pour d’autres, c’est le caractère précipité de l’expulsion qui pose problème. «S’ils nous avaient laissé six mois, on aurait pu s’organiser. Ce qui me fait mal, ce sont les enfants qui ne peuvent plus aller à l’école. Ils vont faire comment ?», se plaint une autre habitante.
Comme Aérocanal, d’autres villages ou quartiers vont être rasés dans les prochains jours, notamment le quartier d’Adjouffou, du côté est de l’aéroport, qui compte 25.000 habitants, des commerces, des lieux de cultes et plusieurs écoles.