L’Union européenne (UE) a livré ce mercredi, son rapport final sur l’élection présidentielle d’octobre 2019 au Mozambique, sans grand changement sur les premiers jugements qu’elle a livrés sur ce scrutin.
Dans ce rapport final, la mission d’observation électorale de l’UE affirme avoir constaté des fraudes à presque toutes les étapes du processus, et se dit « étonnée » de l’ampleur du truquage lors de ce scrutin remporté par le parti au pouvoir, le Frelimo.
L’UE a particulièrement critiqué les irrégularités commises dans les bastions de l’opposition, qui, selon elle, ont profité au Frelimo et à ses candidats. Elle met également en doute la compétence et la crédibilité de la commission électorale mozambicaine dans ce processus.
Selon les résultats publiés par la Commission électorale, le président sortant, Filipe Nyusi a été réélu le 15 octobre pour cinq ans et son parti le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, a retrouvé sa majorité absolue au parlement.
Le principal parti de l’opposition, l’ex-rébellion de la guerre civile (1975-1992), la Renamo, a dénoncé des fraudes massives du pouvoir et déposé un recours en annulation du scrutin.
Au lendemain du scrutin, la société civile locale et plusieurs missions d’observateurs étrangers avaient elles aussi pointé du doigt de nombreuses «anomalies».
Celle de l’UE a monté ces critiques d’un cran en publiant un communiqué au vitriol, assurant avoir été témoin de «bourrages d’urnes, de votes multiples, d’invalidations délibérées de votes de l’opposition et d’altérations des résultats par l’ajout frauduleux de bulletins» de vote.