Le controversé référendum constitutionnel en Guinée-Conkary a été ajourné à une date ultérieure, à 48h du scrutin initialement prévu pour le 1er mars.
Dans un message lu à la télévision nationale vendredi dernier, le président guinéen, Alpha Condé a parlé d’un « léger report » qui ne devrait pas excéder les «deux semaines», sans donner de raison précise sur cet ajournement.
Toutefois, a-t-il insisté «ce n’est ni une capitulation, ni une reculade», et au moment venu, «le peuple de Guinée exprimera librement son choix à travers le référendum et choisira librement ses députés».
Mais, une bonne partie des Guinéens est opposée à ce projet de réforme constitutionnelle auquel tient le président Condé, soupçonné de vouloir baliser la voie pour un troisième mandat consécutif.
Les diverses manifestations contre ce projet ont été sévèrement réprimées par les forces de sécurité et plus d’une vingtaine de Guinéens ont été tués. Les tentatives de médiation pour convaincre le président Condé de renoncer à ce projet, ont échoué.
Dans ce contexte tendu, différentes organisations internationales, à savoir l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont renoncé à envoyer leurs observateurs en Guinée pour suivre le processus électoral.
La Commission électorale va désormais saisir la cour constitutionnelle pour définir une nouvelle date pour le vote, dans la fourchette indiquée par le président Condé.
En attendant, l’opposition continue de réclamer l’abandon du projet de réforme constitutionnelle et menace de boycotter les législatives. Elle a annoncé de nouvelles manifestations à partir du 5 mars.