Une quinzaine de prisonniers politiques égyptiens ont été remis en liberté ce jeudi, selon une ordonnance de la justice locale, dans un contexte social dominé par la crainte de la propagation du Coronavirus.
Le parquet n’a toutefois pas précisé si leur remise en liberté était une réponse aux inquiétudes des familles de détenus concernant cette pandémie qui a déjà contaminé au moins 200 personnes en Egypte et tué 6 patients.
Parmi les détenus libérés, figure notamment Hazem Abdel-Azim, ancien directeur de campagne du président Abdel Fattah al-Sissi, devenu ensuite très critique envers la politique du chef de l’Etat. Hassan Nafaa, professeur de Sciences politiques à l’Université du Caire, fait également partie du lot. Il avait arrêté en septembre 2019 pour avoir soutenu quelques rares manifestations antigouvernementales, à l’appel d’un homme d’affaires égyptien exilé en Espagne. Les autres détenus sont des responsables de partis d’opposition.
Mercredi, quatre militantes des droits humains interpellées par la police au Caire, ont été libérées sous caution. Elles avaient été arrêtées alors qu’elles manifestaient pour réclamer la remise en liberté de prisonniers, craignant leur contagion en prison par le coronavirus.
Les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement la surpopulation et le manque d’hygiène dans les prisons égyptiennes. Human Rights Watch (HRW) a estimé cette semaine qu’un « désastre » épidémiologique pourrait être évité si les autorités égyptiennes relâchent des détenus. Une pétition a été lancée sur internet dans ce sens.