Le gouvernement camerounais a admis ce mardi, l’implication des éléments de son armée dans le meurtre de civils dans un village au nord-ouest du pays, il y a deux mois.
Les faits remontent à la nuit du 13 au 14 février 2020 où, selon l’ONU, 23 civils, dont 15 enfants et deux femmes enceintes, avaient été tués dans le quartier de Nargbuh du village de Ntumbo, une tuerie qui avait déclenché un tollé international.
Une enquête avait été ouverte grâce à la pression de la communauté internationale sur le président Paul Biya, et elle a révélé que trois soldats et un groupe d’autodéfense ont « donné l’assaut » contre une base de rebelles séparatistes, a annoncé la présidence camerounaise dans un communiqué lu à la radio nationale.
Le président Biya y explique qu’« après des échanges de tirs au cours desquels cinq terroristes ont été abattus », ils ont « découvert que trois femmes et dix enfants avaient péri du fait de leur action ».
Le chef de l’Etat confie également que « pris de panique, les trois militaires, aidés de certains membres du comité d’autodéfense, ont tenté de masquer les faits par des incendies ». Le chef de cette équipe a donc soumis un compte-rendu « volontairement biaisé », sur lequel « le gouvernement a initialement fondé sa communication ».
Le dirigeant camerounais a annoncé que les trois militaires sont maintenant à la disposition du tribunal militaire de Yaoundé, et une « recherche active » est en cours pour appréhender des membres du comité de vigilance local qui les ont assistés dans leur forfait.