Les élections prévues en août prochains en Ethiopie, ont été ajournées sine-die, à cause de la pandémie de coronavirus, et le Premier ministre Abiy Ahmed a été autorisé à se maintenir dans ses fonctions au-delà de son mandat.
Les sénateurs du pays ont donné leur accord ce mercredi à cette prorogation de mandat et ont décidé d’«étendre le terme de toutes les assemblées jusqu’à ce que les institutions sanitaires mondiales considèrent le risque du coronavirus comme inexistant ». Aucune nouvelle date toutefois n’a été avancée pour les élections.
Le mandat des députés éthiopiens expire début octobre, et le pays va déboucher sur une situation délicate pour laquelle la Constitution n’offre pas une démarche claire à suivre.
Certains leaders de l’opposition ont appelé à la formation d’un gouvernement de transition jusqu’aux élections, mais Abiy Ahmed a rejeté lundi cette option lors d’une session de questions-réponses avec au Parlement.
Ce mercredi, l’opposant Dawud Ibsa, président du Front de libération Oromo, a estimé que la prorogation accordée par le Sénat au Premier ministre n’avait «aucune base constitutionnelle» et que son parti allait «réfléchir» aux suites à lui donner.
Pour William Davison de l’International Crisis Group, «des manifestations ou des boycotts pourraient devenir une réalité (en Ethiopie) réduisant ainsi les chances d’un scrutin réussi et performant en 2021», si des désaccords persistent sur les questions constitutionnelles.