La tension est montée d’un cran ce week-end au Mali, où la fronde populaire contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) s’est muée en affrontements sanglants, notamment dans la capitale Bamako, faisant officiellement, au moins quatre morts et plusieurs dégâts matériels.
Les affrontements entre Bamakois et forces de sécurité tirant à balles réelle, ont été particulièrement durs autour de la mosquée où prêche l’imam Mahmoud Dicko, considéré comme la tête pensante de cette contestation.
L’influent religieux est le meneur du mouvement dit du « 5-Juin », qui canalise une multitude de mécontentements contre la dégradation sécuritaire et l’«incapacité» du président IBK à y faire face après des années de violence, «le marasme économique, la défaillance des services de l’Etat», ou encore le discrédit répandu d’institutions suspectes de corruption qui prévalent encore dans le pays.
Vendredi dernier, le mouvement est entré, selon les propos de l’imam Dicko en «désobéissance civile», frustré par les réponses successives du président à des exigences fortes du mouvement 5 Juin à savoir : la dissolution du Parlement, la démission des juges de la Cour constitutionnelle, la formation d’un gouvernement dont il nommerait le Premier ministre ou encore le départ du président IBK.
Samedi dernier, le chef de l’Etat a annoncé la «dissolution de fait » de la Cour constitutionnelle, pour tenter de dissiper ces tensions quasiment insurrectionnelles dans la capitale.