L’ONG allemande « Sauvons les forêts tropicales » et plusieurs autres ONG environnementales de même nationalité ont récemment déposé une pétition à l’ambassade de Tanzanie en Allemagne afin de marquer leur désaccord sur un projet d’exploitation minière au sein du pays est-africain. En effet, le gouvernement tanzanien avait annoncé en juillet la signature d’un accord avec la société australienne Mantra Ressources pour extraire de l’uranium du parc naturel de Selous (Sud), seconde réserve animalière d’Afrique et site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983. « Nous avons collecté les signatures au cours des dernières semaines et nous avons remis notre pétition (destinée au président Jakaya Kikwete) à l’ambassade de Tanzanie à Berlin vendredi dernier » a déclaré le président de « Sauvons les forêts », Reinhard Behrend. Le groupe des verts explique son initiative du fait que « l’extraction d’une seule tonne d’uranium produit 99 tonnes de réactifs » et « le seul devenir connu de ces derniers est l’isolation, et aucun processus industriel ne garantit la sécurité de leur stockage », peut-on lire sur la pétition publiée sur le portail web de « Sauvons les forêts ». Ainsi, vu que cela représenterait « un énorme danger pour la réserve et les écosystèmes attenants », le document « appelle le gouvernement de Tanzanie et la société d’exploitation minière à abandonner sans attendre leur projet d’exploitation d’uranium ».
Même si les arguments des ONG semblent pertinents, ce n’est pas sûr que Dodoma renonce à un projet d’aussi grande envergure. Selous regorgerait de 24 400 tonnes de la matière première du nucléaire sur une superficie de 54 600 km2. En plus, le gouvernement clame avoir pris soin de veiller au respect de l’environnement, décrochant même un accord conditionnel de l’UNESCO.