L’ONG Amnesty International a dénoncé ce lundi le cadre électoral en Tanzanie, où un «arsenal de lois» serait déployé par le pouvoir pour empêcher l’opposition de prendre part aux scrutins.
Dans un rapport intitulé «Lawfare – Repression by Law Ahead of Tanzania’s General Elections», Amnesty accuse le président tanzanien, John Magufuli, de s’être « constitué un formidable arsenal de lois qu’il utilise pour étouffer toutes les formes de dissidence et réprimer les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique en amont des élections » du 28 octobre prochain.
Pour cette élection, le président sortant brigue un second mandat face à 14 autres candidats, dont son principal adversaire et candidat du parti Chadema, Tundu Lissu.
Amnesty International dit avoir remarqué un traitement inéquitable des candidats, avec, ces derniers mois, des candidats de l’opposition « arrêtés sur la base d’accusations fallacieuses qui les privent de leur droit à la liberté de réunion, d’association et de circulation ». Allusion sans doute faite au candidat Tundu Lissu, dont la campagne a été récemment suspendue par la commission électorale durant une semaine, pour « propos séditieux ».
Parallèlement à cela, des règles visant à renforcer le contrôle exercé par le gouvernement sur les médias nationaux et étrangers sont entrées en vigueur, violant le droit à la liberté d’expression, note Amnesty, pour qui ces élections à venir en Tanzanie sont loin d’être rassurantes, dans ce contexte où la législation dans le pays a été «instrumentalisée, à un point tel que personne ne sait vraiment où se trouve la limite à ne pas franchir».