Les mégaprojets pétroliers du groupe français Total commencent à impacter négativement le quotidien de plusieurs populations, dont les moyens de subsistance sont menacés.
Total travaille actuellement sur deux grands projets en Ouganda : le projet «Tilenga» qui prévoit de forer plus de 400 puits reliés par un réseau de pipelines, dont 132 dans le parc national des Murchison Falls en Ouganda, et le projet EACOP, un oléoduc géant de 1.445 km de long qui sera chauffé à 50 degrés et transportera le pétrole extrait aux abords du lac Albert en Ouganda jusqu’à la côte nord-est de la Tanzanie.
Dans un rapport basé sur une enquête de terrain réalisée entre juin et septembre et publié ce mardi, l’ONG «Les Amis de la Terre France et Survie» dénoncent ces deux projets qui impliquent des déplacements massifs de population.
«Ce sont maintenant plusieurs dizaines de milliers de personnes qui sont impactées et qui ont commencé à perdre leurs moyens de subsistance. L’une des principales violations (…) concerne les restrictions imposées aux communautés dans l’usage de leurs terres agricoles, dont elles dépendent pour survivre, et ce bien avant d’avoir reçu leurs compensations», relève le rapport.
En octobre 2019, six ONG ougandaises et françaises, dont les Amis de la Terre France et Survie, avaient déjà intenté en France une action en justice, accusant Total de ne pas respecter « ses obligations légales de prévenir les violations aux droits humains et les dommages environnementaux dans le cadre de son mégaprojet pétrolier en Ouganda et Tanzanie ».
Ces associations s’inquiètent aussi des conséquences écologiques de ces projets pétroliers, car, expliquent-elles, plus de 50% des espèces d’oiseaux et 39% des espèces de mammifères vivant sur le continent africain sont représentées dans le bassin du lac Albert.