Les regards en Centrafrique, sont désormais tournés vers la Commission électorale qui poursuit le dépouillement des bulletins de vote avant de publier les premiers résultats de l’élection générale de ce dimanche 27 décembre, à laquelle a participé une bonne partie des 1,8 millions électeurs.
«Globalement, le vote a eu lieu et les électeurs sont venus. Il y a eu un engouement malgré des petits soucis sécuritaires dans quelques endroits», a indiqué en fin de journée Momokoama Théophile, rapporteur général de l’Autorité Nationale des Elections (ANE). Un satisfecit contesté par les experts et des observateurs dépêchés en Centrafrique pour surveiller le scrutin.
En effet, si dans la capitale Bangui, le vote s’est déroulé sans incidents, dans d’autres localités du pays, les électeurs n’ont pas pu accéder aux urnes. Dans le nord-ouest notamment, à plus de 500 km de Bangui, des rebelles ont saisi du matériel électoral à Koui et menacé de tuer des agents électoraux à Ngaoundaye et quiconque ira voter à Bocaranga, comme dans de nombreuses autres bourgades, selon des observateurs locaux et de l’ONU sous couvert de l’anonymat.
A Bossembélé, une ville de 50.000 habitants à 150 km de Bangui, «nous n’avons pas reçu les cartes d’environ 11.000 électeurs», a déploré une haute responsable de la sous-préfecture.
Des incidents certes épars, mais assez graves et qui pourraient remettre en cause la légitimité des prochains élus, à savoir le Chef de l’Etat et les 140 députés, selon des experts et l’opposition qui elle, avait réclamé le report des scrutins à cause de la fragilité de la situation sécuritaire dans le pays.