Dans son dernier rapport sur la situation socio-économique au Burundi, la principale plateforme de la société civile du pays, le FORSC, fait le constat d’une aggravation de la crise socio-économique, malgré le changement à la tête de l’Etat.
Le texte daté de décembre 2020, tire une sonnette d’alarme sur trois principaux maux qui prennent de l’ampleur au Burundi. D’abord, la propagande des messages de haine, dont le FORSC tient pour principal responsable le pouvoir en place et ses alliés, soulignant dans son rapport, que «ces discours de la haine aggravent l’insécurité et nourrissent une criminalité galopante dans le pays».
Le second mal est la pauvreté qui s’installe davantage dans les ménages dont les revenus étaient déjà assez dérisoires. Le rapport dénonce ainsi des autorités locales qui exigent de la population des contributions financières non prévues pour construire officiellement «un stade et un campus» à Cankuzo, ou des bâtiments administratifs dans la province de Rumonge. Dans les deux cas, «rien ne se construit et aucun compte n’est rendu de l’utilisation de l’argent», relève le rapport.
Enfin, le FORSC fustige la gestion «calamiteuse» des entreprises du pays, où gabegie, corruption, clientélisme et opacité sont les maître-mots.
Le rapport plaide alors pour «l’assainissement du contexte politique» et la répression des crimes et délits, ajoutant que «l’impunité empêche le développement». Il recommande enfin au gouvernement de «mettre fin aux patrouilles des Imbonerakure, de combattre les discours de la haine et de mettre fin aux rackets et contributions forcés».