Le processus du scrutin présidentiel du 21 mars prochain au Congo-Brazzaville ne rassure pas les évêques du pays, qui ont fait part ce mardi de leurs inquiétudes vis-à-vis du processus électoral en cours.
Devant la presse hier à Brazzaville, les évêques ont émis « de sérieuses réserves qu’une élection présidentielle apaisée, participative, transparente, libre et crédible puisse être organisée dans les conditions actuelles » au Congo.
Les inquiétudes de l’Eglise catholique concernent notamment la liberté de campagne et la transparence du dépouillement en ces périodes de la pandémie de la Covid-19, ainsi que le vote par anticipation des forces de l’ordre (le 17 mars) que le pays va expérimenter pour la première fois.
« Comment, en effet, pourra-t-on tenir l’ensemble des mesures barrières et rassemblements de masses qu’exige une campagne électorale libre? La loi électorale exige que le dépouillement des urnes soit public. Comment entend-on répondre à cette exigence de transparence, avec notamment un couvre-feu à 20H (…) Comment va-t-on extraire les agents de la force publique du fichier électoral pour les inscrire dans une liste spéciale, afin qu’ils votent avant les autres Congolais? », s’interrogent les prélats.
Ces religieux font remarquer que les Congolais ont « de moins en moins foi au système électoral actuel, avec un fichier non maitrisé, comportant entre autres des personnes décédées, et des institutions chargées des élections dont l’indépendance est encore à démontrer».