Une dizaine d’opposants tchadiens ont été arrêtés et seront prochainement présentée devant un juge, pour avoir protesté samedi dernier contre l’investiture du président Idriss Deby Itno comme candidat de son parti à la prochaine élection présidentielle.
Ces opposants avaient bravé une interdiction pour organiser une manifestation « pacifique », réclamant « une alternance au pouvoir » et davantage « de justice sociale ». La manifestation a été réprimée et dispersée manu militari par la Police à N’Djamena, la capitale et plusieurs personnes ont été arrêtées, dont une figure de la société civile, Mahamat Nour Ahmed Ibedou, Secrétaire général de la Convention Tchadienne de Défense des Droits Humains (CTDDH), et farouche critique du régime.
Ce lundi soir, le ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi, a confirmé ces arrestations, ajoutant qu’«une dizaine d’entre eux a été mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public parce qu’ils ont transgressé un arrêté interdisant ces manifestations ».
Le collectif d’avocats de la défense précisera plus tard qu’au total 14 personnes sont actuellement incarcérées à la Maison d’arrêt de N’Djamena, et sont poursuivies pour «trouble à l’ordre public, coups et blessures volontaires et destruction de biens ». Ces individus devraient être jugés dans la semaine, en « audience de flagrant délit », selon les avocats.