Le Soudan vient de dévaluer sa monnaie de 85%, sur fond d’une crise économique galopante dans ce pays qui tente de tourner la page des années de gouvernance opaque sous l’ancien président Omar el Béchir.
C’est une dévaluation brutale, mais attendue, sachant que le pays traverse une grave crise, marquée par des pénuries et des hausses des prix des produits de base rendant la vie difficile aux populations. L’objectif visé cette dévaluation, selon la Banque centrale soudanaise, est de «stabiliser» l’économie nationale.
Avec cette dévaluation, la Banque centrale soudanaise s’aligne sur le taux du marché noir, et le cours de la livre soudanaise va passer de 55 livres pour 1$, à 375. cette mesure qui s’accompagne d’un contrôle des changes accru, était attendue par les bailleurs de fonds et le FMI qui réclamaient une «vérité monétaire».
Des experts craignent des conséquences «dangereuses» de cette dévaluation, puisqu’elle va générer de l’inflation, en renchérissant le prix des produits importés.
«En décembre 2018, c’était le triplement du prix du pain qui avait provoqué le soulèvement populaire à l’origine de la chute de Béchir », rappelle un observateur chez «Arab News». Or, «des manifestations contre la cherté de la vie, parfois émaillées de heurts et de violences, ont eu lieu ces dernières semaines au Soudan », fait-il rappelé.