En Guinée équatoriale, l’association internationale Human Rights Watch (HRW) se dit non convaincue par les explications fournies par les autorités locales après l’explosion dans un camp militaire à Bata, et réclame une «vraie enquête indépendante» sur les circonstances exactes de ce drame qui a coûté la vie à pas moins de 105 personnes.
Dans un entretien à Rfi, Claire Fages, Chercheuse-senior auprès de la division Entreprises et droits humains de HRW, déclare qu’il n’y a «aucune preuve» des explications fournies par le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, selon lesquelles l’explosion est accidentelle et a été provoquée par du «feu déclenché par des fermiers des environs», et qu’il y avait eu une part de «négligence de l’équipe qui gardait les dépôts des explosifs».
Selon l’experte, il y aurait d’autres rumeurs qui circulent dans le pays, selon lesquelles «il y avait un entraînement d’artillerie, pour manier les explosifs», au moment de l’explosion. «D’autres disent que ce sont les militaires eux-mêmes qui auraient fait un feu de broussailles.
Mais à nouveau, comme nous n’avons pas d’informations pour confirmer aucune de ces hypothèses, nous demandons une enquête indépendante et crédible », a dit Mme Fages.
L’onde de choc de l’explosion a provoqué d’importants dégâts dans les quartiers avoisinants et on dénombre «105 morts et 615 blessés, dont 482 sont sortis de l’hôpital tandis que 133 y sont toujours soignés», selon le dernier bilan publié par les autorités.
Le premier avion d’aide humanitaire, en provenance d’Espagne, est arrivé à Bata, ce mercredi après-midi, avec notamment du matériel médical. La ville a été déclarée «zone de catastrophe », et le gouvernement a débloqué dix milliards de francs CFA comme fonds d’urgence initial. Un deuil national de trois jours est observé depuis le 10 mars.