La Tanzanie a rendu le week-end dernier, un dernier hommage à son défunt président, John Magufuli et entame désormais un nouveau chapitre de son histoire, avec pour principale inquiétude : la gestion de la pandémie du coronavirus.
Sous l’ancien président John Magufuli, le coronavirus était la dernière des priorités du gouvernement. Le défunt président, un fervent chrétien, ne croyait pas à cette maladie et n’avait mis en place aucune stratégie de riposte. Il a accusé son ministère de la Santé de « créer la panique », et le pays a arrêté de diffuser ses statistiques sur le virus dès la fin avril 2020.
En juillet, le président Magufuli a décrété que la Covid-19 n’est plus présente en Tanzanie, malgré les décès successifs de députés et de hautes personnalités du pays.
Aujourd’hui, la Tanzanie voudrait croire en un changement de ton sous la nouvelle présidente, Samia Suluhu Hassan. Les Tanzaniens voudraient voir cette musulmane incarner une ère de renouveau avec notamment une politique claire contre la Covid-19 qui était quasiment devenue un tabou.
«Nous espérons qu’elle va changer de cap quant à la gestion de la Covid-19, reconnaître son existence, prendre des mesures nécessaires pour protéger la population, mais surtout laisser la presse travailler librement sur la question», souhaite un journaliste local.
L’analyste politique Jenerali Ulimwengu se montre optimiste, estimant que la nouvelle dirigeante «a un caractère différent » et qu’«elle écoutera beaucoup plus les avis scientifiques», plutôt que de se fier à ses propres convictions.
Selon les chiffres du CDC Afrique, la Tanzanie compte aujourd’hui 509 cas positifs au coronavirus, dont 21 décès et 178 guérisons.