L’élection présidentielle à Djibouti se tiendra le 09 avril prochain dans un climat alourdi ce week-end par un appel des rebelles somaliens Shebab à frapper «les intérêts américains et français» dans ce pays stratégique de l’Est de l’Afrique.
Dans une vidéo, le chef des radicaux Shebab, Abou Obaida Ahmad Omar, accuse le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999 et qui brigue un cinquième mandat, d’avoir «transformé Djibouti en une base militaire d’où chaque guerre contre les Musulmans en Afrique de l’Est est planifiée et exécutée».
Il a donc appelé les Musulmans du pays à «faire des intérêts américains et français à Djibouti la priorité absolue de (leurs) cibles», sans plus de détails.
Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), qui a une base à Djibouti, dit prendre ces menaces «très au sérieux», expliquant que «les Shebabs restent une menace persistante pour les intérêts américains en Afrique de l’Est».
L’AFRICOM estime en outre qu’«il est important d’exercer une pression continue sur leur réseau et d’isoler la menace qu’ils représentent pour la région et au-delà».
Ancienne colonie française, Djibouti accueille l’un des plus gros contingents français en Afrique (environ 1.500 militaires). On y trouve également la seule base américaine permanente en Afrique (4.000 soldats), à partir de laquelle sont lancées des opérations antiterroristes, notamment en Somalie.
Le Japon et l’Italie y sont également présents, ainsi que la Chine qui y a ouvert, en 2017, une base militaire et un port. Djibouti fournit par ailleurs un contingent à la force de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), qui y combat les islamistes Shebab.