La Tanzanie a désormais, décidé de prendre plus au sérieux, la lutte contre le coronavirus, une pandémie totalement ignorée par l’ancien Chef de l’Etat et fervent croyant catholique, John Magufuli, décédé le 18 mars dernier de “problèmes cardiaques”.
Dans un discours prononcé ce mardi, lors de la prise de fonction de son nouveau gouvernement, la nouvelle cheffe de l’Etat tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a reconnu qu’« il n’est pas bon d’ignorer» la Covid-19 et a annoncé la mise en place prochaine d’un «Conseil scientifique» qui dira la marche à suivre.
Ce conseil devra notamment examiner la question des vaccins anti Covid-19 et conseiller le gouvernement en conséquence. «Ils nous en diront plus sur la pandémie et nous conseilleront sur ce que le reste du monde propose. Nous ne pouvons pas tout accepter les yeux fermés, mais nous ne pouvons pas non plus nous isoler comme si nous étions une île tandis que le monde avance dans une toute autre direction», a expliqué la présidente Samia Suluhu Hassan.
Sous l’ancien président Magufuli, la lutte contre le coronavirus était la dernière des priorités de son gouvernement. Le défunt président ne croyait pas en cette maladie et n’avait mis en place aucune stratégie de riposte. Il avait accusé son ministère de la Santé de «créer la panique», et le pays a arrêté de diffuser ses statistiques sur le virus dès la fin avril 2020.
En juillet dernier, le président Magufuli avait même décrété que la Covid-19 n’est plus présente en Tanzanie, malgré les décès successifs de députés et de hautes personnalités du pays. Aujourd’hui, la Tanzanie compterait plus de 500 cas positifs au coronavirus, dont une vingtaine de décès.