La situation reste très tendue et confuse en Somalie ce lundi, après une journée de dimanche particulièrement mouvementée, marquée par des tirs qui ont résonné sporadiquement dans la capitale, Mogadiscio, jusqu’à tard dans la soirée.
Les échanges de tirs soutenus ont opposé les forces spéciales de l’armée fédérale somalienne à des hommes armés présentés comme des soldats mutinés, déterminés à empêcher la prolongation du mandat du Chef de l’Etat somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo.
Ce lundi matin, la tension reste encore forte à Mogadiscio où l’accès à certains quartiers est bloqué par des combattants pro-opposition. Selon plusieurs témoignages dans la capitale, les mouvements sont restreints sur les axes majeurs et des barrages ont été formés dans la nuit sur des routes menant à des bastions de l’opposition, avec des hommes armés et des véhicules équipés de mitrailleuses, selon des témoins.
Plus tôt ce dimanche, des partisans de l’opposition ont manifesté pour réclamer le départ de Farmajo, mais se sont heurté aux forces de l’ordre, « lourdement armées », selon les témoignages.
La Somalie est plongée dans une crise politique profonde depuis le deuxième semestre 2020, marquée par un manque de consensus politique qui rend impossible l’organisation des élections comme prévu par les lois du pays.
Face au statu quo, le parlement a récemment voté une prorogation de deux ans pour le président Mohamed Abdullahi Mohamed, alors que son mandat a officiellement pris fin le 18 février 2021.
Cette prorogation est désapprouvée par l’opposition somalienne qui dénonce un « coup de force » ainsi que par les Etats-Unis d’Amérique (USA) et l’Union européenne (UE).
Ces derniers y voient un facteur d’aggravation de la crise politique dans ce pays assez instable sur le plan sécuritaire et ont menacé de « considérer tous les outils disponibles, y compris les sanctions et les restrictions de visa » vis-à-vis de la Somalie.