L’Union européenne (UE) a annoncé sa décision de ne pas envoyer d’observateurs en Ethiopie pour les élections du 5 juin prochain, déplorant des conditions qui ne garantissent pas un bon déroulement de cette mission.
L’UE finance pourtant ces élections à hauteur de 20 millions d’euros, mais se heurte au refus d’Addis-Ababa «de respecter les exigences standard pour le déploiement de toute mission d’observation électorale». L’Ethiopie refuse par exemple que les observateurs européens disposent de leur propre système de communication.
En avril, à l’occasion de l’annonce d’un paquet d’aide de 53 millions d’euros pour l’assistance humanitaire à l’Éthiopie, le Haut représentant aux Affaires extérieures européen, Josep Borrel, avait prévenu que la mission européenne d’observation électorale (MOE-UE) serait annulée, «si la situation se détériore davantage» dans le pays.
Le renoncement de la MOE-UE illustre la relation délicate actuelle entre l’Ethiopie et ses partenaires internationaux. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, est notamment critiqué pour sa gestion de la guerre au Tigré et pour son double langage sur le retrait, toujours pas effectif, de l’armée érythréenne de cette région dissidente du nord de l’Ethiopie.