Le rapprochement de la Russie avec la Centrafrique, ancienne colonie de la France au cœur du continent africain, dérange la communauté internationale qui l’exprime désormais ouvertement.
Au Conseil de sécurité de l’ONU cette semaine, l’émissaire de l’ONU en Centrafrique n’a pas mâché ses mots. Mankeur Ndiaye a vivement dénoncé le comportement des forces nationales centrafricaines et de leurs alliés russes, présumés responsables de multiples violations des droits humains et qui entravent gravement, selon lui, les opérations des Casques bleus de la Minusca.
Il a évoqué des « violations des droits de l’Homme et manquements au droit international humanitaire imputables aux forces armées centrafricaines, forces bilatérales et autres personnels de sécurité», allusion faite aux centaines de paramilitaires russes issus du groupe privé Wagner.
La France s’était offusquée en premier du rapprochement de Bangui avec Moscou. Début juin, Paris avait décidé de geler son aide budgétaire à la Centrafrique et de suspendre sa coopération militaire, accusant le gouvernement local de cautionner une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie.
De son côté, la Russie a réagi en dénonçant une politique anti-russe de la part des Occidentaux. Sa représentation à l’ONU estime qu’« il n’y a aucune preuve d’une présence de mercenaires russes » en Centrafrique, et assure que les «instructeurs russes dans le pays formaient les forces centrafricaines en ne participant en aucun cas aux combats». La Russie reconnaît uniquement la présence en Centrafrique d’un millier d’instructeurs non armés.