Le Sénat de la République démocratique du Congo (RDC) a approuvé ce début de semaine la levée de l’immunité requise contre l’ancien chef du gouvernement, Augustin Matata Mponyo, cité à comparaître en justice, dans une affaire de détournement de fonds publics.
Augustin Matata Mponyo avait conclu en 2011, alors qu’il était ministre des Finances, un protocole d’accord en vue de permettre au gouvernement congolais d’indemniser des victimes de l’expropriation des biens et domaines par l’Etat congolais entre 1973 et 1974.
Les fonds d’un montant estimé à 140 millions USD, auraient été décaissés lorsque Augustin Matata Mponyo a été promu Chef du gouvernement (2012-2016), mais n’ont jamais profité aux 300 anciens propriétaires des biens «Zairianisés», selon le procureur général près la Cour constitutionnelle de Kinshasa qui soupçonne un détournement.
L’accusation soutient que Matata Ponyo a signé plusieurs protocoles d’accord avec «des représentants de prétendues victimes», et leur a réglé «près de 111 millions de dollars et plus de 27 millions de livres sterling» en guise de compensation.
L’opération s’arrête en 2013 sur décision du Président Joseph Kabila, qui ordonne alors une enquête, mais le dossier est resté sans suite. La justice va donc rouvrir le dossier, et l’ex-Chef du Gouvernement congolais risque gros en cas de culpabilité avérée.