Le Soudan a pris la décision de remettre à la Cour pénale internationale (CPI) ses citoyens accusés de haut crime, dont l’ancien chef de l’Etat, Omar el-Béchir.
La position de Khartoum a été annoncée mercredi, à l’occasion d’une visite de travail du nouveau procureur de la CPI, Karim Khan, dans le pays. « Le Conseil des ministres a décidé de remettre les personnes recherchées à la Cour pénale internationale », a déclaré la ministre soudanaise des Affaires étrangères, Mariam al-Mahdi, citée par l’agence officielle de presse, «Suna».
La CPI cherche à juger l’ex dictateur soudanais, Omar el-Béchir, déchu en avril 2019, pour son implication présumée dans les crimes commis au Darfour, dans l’ouest du Soudan. Ce conflit au Darfour avait opposé, en 2003, le régime à majorité arabe de M. Béchir et des insurgés issus de minorités ethniques, faisant environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés durant les premières années de violences, d’après les Nations Unies.
La CPI a ouvert une enquête dans ce dossier depuis 2005, et son ancienne procureure générale, la Gambienne Fatou Bensouda, tenaient particulièrement à ce que M. Béchir soit mis à la disposition de cette Cour créée en 2002 pour juger les pires atrocités dans le monde. La date de l’extradition de M. Béchir doit être discutée entre le gouvernement et le Conseil souverain, plus haute instance chargée de la transition. Pour la ministre Mariam al-Mahdi, il est «important» que le Soudan coopère avec la CPI «pour obtenir justice pour les victimes de la guerre du Darfour».