Le jugement rendu contre l’opposant rwandais Paul Rusesabagina ne convainc toujours pas sur la scène internationale et pourrait même impacter les relations bilatérales du Rwanda, notamment avec la Belgique.
La cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès, a estimé hier dans un communiqué, que « M. Rusesabagina n’a pas bénéficié d’un procès juste et équitable, particulièrement en ce qui concerne les droits de la défense», et que «la présomption d’innocence n’a pas été respectée».
Des propos que n’a pas appréciés Kigali qui a donc décidé d’annuler une réunion bilatérale prévue avec la Belgique en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Le Gouvernement rwandais affirme que les commentaires belges sur le jugement de M. Rusesabagina«reflètent le mépris dont fait preuve le gouvernement du Royaume de la Belgique envers le système judiciaire rwandais depuis le début de ce procès, malgré la contribution importante des institutions belges compétentes à l’instruction de cette affaire».
Rusesabagina, ancien directeur de l’Hôtel des ‘Mille Collines’ à Kigali, avait sauvé près de 1.000 Tutsis pendant le génocide de 1994 au Rwanda. Pour son acte humanitaire, il a reçu une médaille présidentielle aux États-Unis. Mais il est aujourd’hui jugé pour son soutien présumé au Front de libération nationale (FLN), un groupe rebelle accusé d’attaques en 2018 et 2019 ayant fait neuf morts dans ce pays d’Afrique de l’Est. Neuf chefs d’accusation dont celui de “terrorisme” étaient retenus contre lui.
Les Etats-Unis d’Amérique ont également déploré «l’absence de garanties d’un procès équitable» qui «remet en question l’équité du verdict» contre M. Rusesabagina et appelé le gouvernement de Kigali à «réexaminer les lacunes» de ce procès.