Amnesty International (AI) a déploré ce mercredi, la culture de l’impunité en République Centrafricaine (RCA), où plusieurs personnes soupçonnées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, sont toujours en liberté.
«Plus de six ans après sa création, et trois ans après sa mise en place effective, la Cour pénale spéciale (CPS) a du mal à traduire en justice les personnes soupçonnées d’être responsables de crimes de droit international, notamment parce que les mandats d’arrêt qu’elle a décernés ne sont pas exécutés», selon Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
La Cour pénale spéciale de Centrafrique a émis 25 mandats d’arrêt contre des personnes présumées auteurs de crimes, mais seulement un seul mandat a été exécuté, affirme l’ONG AI.
Ce mandat d’arrêt a conduit à l’arrestation de Hassan Bouba Ali, ex-chef rebelle devenu ministre de l’Elevage, soupçonné d’être responsable de l’attaque contre un camp de déplacés en novembre 2018 à Alindao, situé à 500 km à l’est de Bangui, et dont le bilan faisait état d’au moins 112 morts.
Boua Ali avait été arrêté le 19 novembre mais exfiltré de sa prison par des gendarmes une semaine plus tard. Le 29 novembre, il a été décoré de l’ordre national du mérite par le président Faustin Archange Touadéra.
Amnesty International pointe ainsi du doigt un «manque de volonté et de soutien des autorités politiques» de Centrafrique pour la mission de la CSP, une juridiction hybride, composée à parité de magistrats centrafricains et internationaux, chargée de juger à Bangui, les violations graves des droits humains commises depuis 2003 en République centrafricaine.