Le Président malawite, Bingu wa Mutharika, a introduit depuis 2005 le programme de subventions aux intrants agricoles pour améliorer la sécurité alimentaire nationale et augmenter la productivité de petits exploitants agricoles. Ce schéma a largement été présenté comme une réussite pour les deux objectifs jusqu’ en cette année. En effet en 2011 près de deux millions d’agriculteurs ont reçu des engrais et des semences subventionnées à hauteur de 152 millions de dollars US. Cependant face à une crise économique sans précédent, le ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire zimbabwéenne vient d’annoncer que seulement la moitié des agriculteurs pourraient continuer à recevoir des bons de subventions contrairement aux années précédentes.
Ces agriculteurs devraient donc à la lumière de la décision gouvernementale faire cavalier seuls. En outre le ralentissement économique que connait le pays ne permet pas aux agriculteurs d’assumer la pénurie du carburant et des impôts élevés. Cette décision constitue également un dilemme pour les comités de développement ruraux qui ne savent pas à quel saint se vouer pour choisir et déterminer les ménages qui devraient bénéficier des bons du gouvernement. De leur côté les responsables gouvernementaux justifient leur décision par le fait que beaucoup de populations ayant bénéficié de ce programme dans les années précédentes seraient capables de se prendre en charge. En réalité ces agriculteurs sont incapables de se payer leurs engrais car le prix du tabac sur lequel ils se basent pour obtenir des bénéfices a été revu à la baisse par des potentiels acheteurs à la suite de cette crise. Pour surseoir cette situation, le gouvernement malawite doit renouer avec la bonne gouvernance pour attirer à nouveau les bailleurs de fonds qui ont suspendus leur aide à la suite d’une crise ouverte entre le Malawi et la grande Bretagne.