L’Ethiopie a officiellement lancé dimanche la production d’électricité avec la mise en marche de la première turbine de son grand barrage de la Renaissance (GERD) dont les travaux de construction sur le Nil Bleu avaient démarré en 2011, malgré les protestations de l’Egypte et du Soudan, pays riverais de ce grand fleuve.
Le démarrage de la production électrique a été fait en présence du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, dont le gouvernement défend un «grand barrage construit par les Ethiopiens, mais au bénéfice de tous les Africains, pour que tous nos frères et sœurs africains en profitent».
La production initiale de ce barrage hydroélectrique est de l’ordre de 375 MW avec la mise en service d’une première turbine.
«La production électrique du barrage est aussi une bénédiction pour les pays en aval. Nous souhaitons exporter notre électricité propre vers l’Europe via le Soudan et l’Egypte», a déclaré le Premier ministre Ahmed lors de la cérémonie de lancement.
Mais l’enthousiasme éthiopien n’est pas partagé par les autres Nations bénéficiaires des eaux du Nil, que sont l’Egypte et le Soudan. Le Caire évoque un «droit historique» sur ce fleuve, consacré par un traité conclu avec Khartoum en 1959 sur le partage des eaux, et qui lui attribuait un quota de 66% du débit annuel du Nil, contre 22% pour le Soudan.
En 2010, un nouveau traité signé par les pays du bassin du Nil, dont l’Ethiopie, malgré l’opposition de l’Egypte et du Soudan, a supprimé le droit de veto du Caire et autorisé des projets d’irrigation et de barrages hydroélectriques.
Le Soudan et l’Egypte sont donc opposés au projet du GERD, mais les nombreuses tentatives de négociation pour trouver un terrain d’entente avec l’Ethiopie ont tous échoué et les deux pays se retrouvent devant un fait accompli.