Le premier procès sur les atrocités commises dans la région du Darfour, au Soudan, s’ouvre ce mardi 05 avril à la Cour Pénale Internationale (CPI) basée à La Haye.
Vingt-ans après les faits, l’ouverture de ce procès fait de cette journée du mardi 5 avril, un instant «mémorable pour les victimes et les survivants du Darfour qui n’ont jamais cessé de se battre pour voir le jour où le cycle de l’impunité sera brisé», a déclaré dans un communiqué, l’avocat soudanais des Droits de l’Homme, Mossaad Mohamed Ali du Centre africain pour la justice et les études sur la paix.
Sur le banc des accusés, figure l’ancien chef de milice Janjaweed présumé, Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman. Il fait l’objet de 31 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ainsi que «de persécutions, meurtres, viols et tortures».
Le conflit du Darfour a éclaté en 2003, lorsque des rebelles, pour la plupart non arabes, ont pris les armes contre le Gouvernement soudanais, lequel a répondu par une contre-insurrection, en mobilisant principalement des milices arabes, connues sous le nom de Janjaweed.
Ceci a déclenché une vague de violences que la communauté internationale a qualifiée de «génocide». L’ancien président soudanais, Omar al-Béchir, accusé par la CPI d’avoir orchestré ce massacre au Darfour, a été évincé du pouvoir suite à un soulèvement populaire en 2019 et est toujours en prison à Khartoum.
Selon les Nations Unies, quelques 300.000 personnes ont été tuées et plus de 2 millions chassées de de leurs domiciles durant la guerre du Darfour